Les noces de Cana : le miracle de l’eau changée en vin (Jean 2,1-12)
Or, le troisième jour, il y eut une noce à Cana de Galilée et la mère de Jésus était là.Jésus lui aussi fut invité à la noce ainsi que ses disciples.Comme le vin manquait, la mère de Jésus lui dit : « Ils n’ont pas de vin. »
Mais Jésus lui répondit : « Que me veux–tu, femme ? Mon heure n’est pas encore venue. Sa mère dit aux serviteurs : « Quoi qu’il vous dise, faites–le. ». Il y avait là six jarres de pierre destinées aux purifications des Juifs ; elles contenaient chacune de deux à trois mesures. Jésus dit aux serviteurs : « Remplissez d’eau ces jarres » ; et ils les emplirent jusqu’au bord.
Jésus leur dit : « Maintenant puisez et portez–en au maître du repas. » Ils lui en portèrent, et il goûta l’eau devenue vin –il ne savait pas d’où il venait, à la différence des serviteurs qui avaient puisé l’eau-, aussi il s’adresse au marié et lui dit : « Tout le monde offre d’abord le bon vin et, lorsque les convives sont gris, le moins bon ; mais toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à maintenant ! »
Tel fut, à Cana de Galilée, le commencement des signes de Jésus. Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui.
L’épisode de la Samaritaine (Jean 4,1-42)
Jésus ayant su que les pharisiens avaient entendu dire qu’il faisait et baptisait plus de disciples que Jean, – en fait, ce n’était pas Jésus lui–même qui baptisait, mais ses disciples – il quitta la Judée et retourna en Galilée. Or il fallait qu’il passe par la Samarie. Il arrive donc dans une ville de Samarie nommée Sychar, près du champ que Jacob avait donné à Joseph, son fils. Là se trouvait la source de Jacob. Jésus, fatigué du voyage, s’était assis tel quel au bord de la source. C’était environ la sixième heure.
Une femme de Samarie vient puiser de l’eau. Jésus lui dit : Donne–moi à boire. – Ses disciples, en effet, étaient allés à la ville pour acheter des vivres.–
La Samaritaine lui dit : Comment toi, qui es juif, peux–tu me demander à boire, à moi qui suis une Samaritaine ? – Les Juifs, en effet, ne veulent rien avoir de commun avec les Samaritains. –
Jésus lui répondit : Si tu connaissais le don de Dieu, et qui est celui qui te dit : « Donne–moi à boire », c’est toi qui le lui aurais demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive.
Seigneur, lui dit la femme, tu n’as rien pour puiser, et le puits est profond ; d’où aurais–tu donc cette eau vive ? Serais–tu, toi, plus grand que Jacob, notre père, qui nous a donné ce puits et qui en a bu lui–même, ainsi que ses fils et ses troupeaux ?
Jésus lui répondit : Quiconque boit de cette eau aura encore soif ; celui qui boira de l’eau que, moi, je lui donnerai, celui–là n’aura jamais soif : l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau qui jaillira pour la vie éternelle.
La femme lui dit : Seigneur, donne–moi cette eau–là, pour que je n’aie plus soif et que je n’aie plus à venir puiser ici. – Va, lui dit–il, appelle ton mari et reviens ici. La femme répondit : Je n’ai pas de mari.
Jésus lui dit : Tu as raison de dire : « Je n’ai pas de mari. » Car tu as eu cinq maris, et celui que tu as maintenant n’est pas ton mari. En cela tu as dit vrai.
Seigneur, lui dit la femme, je vois que, toi, tu es prophète. Nos pères ont adoré sur cette montagne ; vous, vous dites que le lieu où il faut adorer est à Jérusalem.
Jésus lui dit : Femme, crois–moi, l’heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père. Vous, vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs. Mais l’heure vient –– c’est maintenant –– où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; car tels sont les adorateurs que le Père cherche. Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l’adorent l’adorent en esprit et en vérité.
La femme lui dit : Je sais que le Messie vient –– celui qu’on appelle Christ. Quand il viendra, lui, il nous annoncera tout.
Jésus lui dit : C’est moi qui te parle.
Là–dessus arrivèrent ses disciples, qui s’étonnaient de le voir parler avec une femme. Toutefois aucun ne dit : « Que cherches–tu ? » ou : « De quoi parles–tu avec elle ? » La femme laissa donc sa jarre, s’en alla dans la ville et dit aux gens : Venez voir ! Il y a là un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait ! Serait–ce le Christ ? Ils sortirent de la ville pour venir à lui. Pendant ce temps, les disciples lui disaient : Rabbi, mange ! Mais il leur dit : Moi, j’ai à manger une nourriture que, vous, vous ne connaissez pas. Les disciples se disaient donc les uns aux autres : Quelqu’un lui aurait–il apporté à manger ? Jésus leur dit : Ma nourriture, c’est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre. Ne dites–vous pas, vous, qu’il y a encore quatre mois jusqu’à ce que vienne la moisson ? Eh bien, je vous le dis, levez les yeux et regardez les champs : ils sont blancs pour la moisson. Déjà le moissonneur reçoit un salaire et recueille du fruit pour la vie éternelle, pour que le semeur et le moissonneur se réjouissent ensemble. En cela, en effet, ce qu’on dit est vrai : L’un sème, l’autre moissonne. Moi, je vous ai envoyés moissonner ce qui ne vous a coûté, à vous, aucun travail ; d’autres ont travaillé, et vous, vous êtes arrivés pour recueillir le fruit de leur travail. Beaucoup de Samaritains de cette ville–là mirent leur foi en lui à cause de la parole de la femme qui rendait ce témoignage : Il m’a dit tout ce que j’ai fait. Aussi, quand les Samaritains vinrent à lui, ils lui demandèrent de demeurer auprès d’eux ; et il demeura là deux jours. Ils furent encore beaucoup plus nombreux à croire à cause de sa parole ; ils disaient à la femme : Ce n’est plus à cause de tes dires que nous croyons ; car nous l’avons entendu nous–mêmes, et nous savons que c’est vraiment lui le sauveur du monde.
La femme adultère (Jean 8,1-11)
Les scribes et les pharisiens lui amènent une femme qu’on avait surprise en train de commettre l’adultère. Ils la font avancer, et disent à Jésus : « Maître, cette femme a été prise en flagrant délit d’adultère. Or dans la Loi, Moïse nous a ordonné de lapider ces femmes là. Et toi, qu’en dis-tu ? » Ils parlaient ainsi pour le mettre à l’épreuve, afin de pouvoir l’accuser. Mais Jésus s’était baissé et, du doigt, il traçait des traits sur le sol. Comme on persistait à l’interroger, il se redressa et leur dit « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter la pierre ». Et il sa baissa de nouveau pour tracer des traits sur le sol. Quant à eux, sur cette réponse, ils s’en allaient l’un après l’autre, en commençant par les plus âgés. Jésus resta seul avec la femme en face de lui. Il se redressa et lui demanda « Femme, où sont-ils donc ? Alors, personne ne t’a condamnée ? Elle répondit »Personne, Seigneur« Et Jésus lui dit »Moi non plus, je ne condamne pas. Va, et désormais ne pêche plus"
La parabole du bon samaritain (Luc 10,25-37)
Un spécialiste de la loi se leva et lui dit, pour le mettre à l’épreuve : Maître, que dois–je faire pour hériter la vie éternelle ? Jésus lui dit : Qu’est–il écrit dans la Loi ? Comment lis–tu ? Il répondit : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ton intelligence, et ton prochain, comme toi–même. Tu as bien répondu, lui dit Jésus ; fais cela, et tu vivras. Mais lui voulut se justifier et dit à Jésus : Et qui est mon prochain ? Jésus reprit : Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho. Il tomba aux mains de bandits qui le dépouillèrent, le rouèrent de coups et s’en allèrent en le laissant à demi–mort.
Par hasard, un prêtre descendait par le même chemin ; il le vit et passa à distance. Un lévite arriva de même à cet endroit ; il le vit et passa à distance. Mais un Samaritain qui voyageait arriva près de lui et fut ému lorsqu’il le vit. Il s’approcha et banda ses plaies, en y versant de l’huile et du vin ; puis il le plaça sur sa propre monture, le conduisit à une hôtellerie et prit soin de lui. Le lendemain, il sortit deux deniers, les donna à l’hôtelier et dit : « Prends soin de lui, et ce que tu dépenseras en plus, je te le paierai moi–même à mon retour. » Lequel de ces trois te semble avoir été le prochain de celui qui était tombé aux mains des bandits ?
Il répondit : C’est celui qui a montré de la compassion envers lui. Jésus lui dit : Va, et toi aussi, fais de même.
La parabole de la brebis égarée (Luc 15,3-7)
Alors Jésus leur dit cette parabole : « Lequel d’entre vous, s’il a cent brebis et qu’il en perde une, ne laisse pas les quatre–vingt–dix–neuf autres dans le désert pour aller à la recherche de celle qui est perdue jusqu’à ce qu’il l’ait retrouvée ? Et quand il l’a retrouvée, il la charge tout joyeux sur ses épaules. Et, de retour à la maison, il réunit ses amis et ses voisins, et leur dit : Réjouissez–vous avec moi, car je l’ai retrouvée, ma brebis qui était perdue !
Je vous le déclare, c’est ainsi qu’il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour quatre–vingt–dix–neuf justes qui n’ont pas besoin de conversion. »
La parabole de l’enfant prodigue (Luc 15,11-32)
Il dit encore : Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père : « Père, donne–moi la part de fortune qui doit me revenir. » Le père partagea son bien entre eux. Peu de jours après, le plus jeune fils convertit en argent tout ce qu’il avait et partit pour un pays lointain où il dilapida sa fortune en vivant dans la débauche. Lorsqu’il eut tout dépensé, une grande famine survint dans ce pays, et il commença à manquer de tout. Il se mit au service d’un des citoyens de ce pays, qui l’envoya dans ses champs pour y faire paître les cochons. Il aurait bien désiré se rassasier des caroubes que mangeaient les cochons, mais personne ne lui en donnait. Rentré en lui–même, il se dit : « Combien d’employés, chez mon père, ont du pain de reste, alors que moi, ici, je meurs de faim ? Je vais partir, j’irai chez mon père et je lui dirai : “Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi ;
je ne suis plus digne d’être appelé ton fils ; traite–moi comme l’un de tes employés.” » Il partit pour rentrer chez son père. Comme il était encore loin, son père le vit et fut ému ; il courut se jeter à son cou et l’embrassa. Le fils lui dit : « Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi, je ne suis plus digne d’être appelé ton fils. » Mais le père dit à ses esclaves : « Apportez vite la plus belle robe et mettez–la–lui ; mettez–lui une bague au doigt et des sandales aux pieds. Amenez le veau engraissé et abattez–le. Mangeons, faisons la fête, car mon fils que voici était mort, et il a repris vie ; il était perdu, et il a été retrouvé ! » Et ils commencèrent à faire la fête. Or le fils aîné était aux champs. Lorsqu’il revint et s’approcha de la maison, il entendit de la musique et des danses. Il appela un des serviteurs pour lui demander ce qui se passait. Ce dernier lui dit : « Ton frère est de retour, et parce qu’il lui a été rendu en bonne santé, ton père a abattu le veau engraissé. » Mais il se mit en colère ; il ne voulait pas entrer. Son père sortit le supplier. Alors il répondit à son père : « Il y a tant d’années que je travaille pour toi comme un esclave, jamais je n’ai désobéi à tes commandements, et jamais tu ne m’as donné un chevreau pour que je fasse la fête avec mes amis ! Mais quand ton fils que voici est arrivé, lui qui a dévoré ton bien avec des prostituées, pour lui tu as abattu le veau engraissé ! » Le père lui dit : « Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi ; mais il fallait bien faire la fête et se réjouir, car ton frère que voici était mort, et il a repris vie ; il était perdu, et il a été retrouvé ! »
La pêche miraculeuse (Jean 21,1-14 )
Après cela, Jésus se manifesta encore aux disciples, à la mer de Tibériade. Voici comment il se manifesta. Simon Pierre, Thomas, celui qu’on appelle le Jumeau, Nathanaël, de Cana de Galilée, les fils de Zébédée, et deux autres de ses disciples étaient ensemble. Simon Pierre leur dit : Je vais pêcher. Ils lui dirent : Nous venons avec toi, nous aussi. Ils sortirent et montèrent dans le bateau ; cette nuit–là, ils ne prirent rien. Le matin venu, Jésus se tint debout sur le rivage ; mais les disciples ne savaient pas que c’était Jésus. Jésus leur dit : Mes enfants, avez–vous quelque chose à manger ? Ils lui répondirent : Non. Il leur dit : Jetez le filet à droite du bateau, et vous trouverez. Ils le jetèrent donc ; et ils n’étaient plus capables de le retirer, tant il y avait de poissons. Alors le disciple que Jésus aimait dit à Pierre : C’est le Seigneur ! Quand Simon Pierre eut entendu que c’était le Seigneur, il attacha son vêtement à la ceinture –– car il était nu –– et il se jeta à la mer. Les autres disciples vinrent avec la barque, en traînant le filet plein de poissons, car ils n’étaient pas loin de la terre, à deux cents coudées environ. Lorsqu’ils furent descendus à terre, ils voient là un feu de braises, du poisson posé dessus, et du pain. Jésus leur dit : Apportez quelques–uns des poissons que vous venez de prendre. Simon Pierre monta dans le bateau et tira à terre le filet, plein de cent cinquante–trois gros poissons ; et quoiqu’il y en eût tant, le filet ne se déchira pas. Jésus leur dit : Venez déjeuner. Aucun des disciples n’osait lui demander : Qui es–tu, toi ? Car ils savaient que c’était le Seigneur. Jésus vient, prend le pain et le leur donne, ainsi que le poisson. C’était déjà la troisième fois que Jésus se manifestait à ses disciples depuis qu’il s’était réveillé d’entre les morts.